le Révélateur
Extrait de la fiche du film sur objectif-cinema.com.
Le révélateur est un film écrit et réalisé par Philippe GARREL durant la fin du moi de mai de 1968.
SYNOPSIS : Stanislas Robiolles, mutin seulement âgé de 4 ans, sème la discorde dans le couple de ses parents et intente à leurs jours. Garrel, parti sur les traces de Daniel Cohn Bendit exilé en Allemagne, est résolu à se confronter aux autorités allemandes et filme, sans autorisation aucune, dans la Forêt-Noire. Cette tension, palpable dans les moindres parcelles de la pellicule, délivre un courant dangereux et soumet Le Révélateur à des pressions extraordinaires. Pressé par le temps et les policiers postés sur place, Garrel, en à peine une semaine, livre un film incandescent, aux fulgurants mouvements de caméras qui, dans leur fluidité, leur errance, développent une imagerie poétique, un onirisme puisé dans le théâtre et la peinture. L'histoire est mince, le canevas, libre aux plus extravagantes interprétations psychanalytiques, le récit circulaire, laissant l'esthétisme seul maître à bord.
Note d'intention
par Marc Démereau
Mettre du son sur "Le révélateur", est une envie qui me tient depuis plus de dix ans. En fait, depuis la première fois que je l'ai vu, dans le plus grand silence.
Le mystère de ces petits récits, de ces troublantes situations, la tension quasi onirique, voire psychanalytique, qui pose sur l'enfance, la famille, le monde, la fuite et les révoltes, un regard plein de distance, nous saisit une fois pour toutes.
Et la beauté du noir et blanc en souligne la grande poésie.
Le silence, voulu par l'auteur, paradoxalement, en tant que musicien, on a envie de le donner encore plus à entendre. Avec respect et délicatesse.
La musique qui accompagnerait ce film magique ne serait qu'une résonance de ce silence et de ses secrets.
Entamer ce "travail" avec la Fraction Grossière paraît d'une grande justesse, et d'une grande simplicité, tant la projet musical de cet orchestre qui a déjà des heures de vol et une grande connaissance de son propos, très ouvert et très délicat, me semble en phase avec ce film de Garrel.
Un simple découpage, un "repérage" des énergies de chaque scène, une orchestration, simple et variée, avec aussi ses espaces de liberté et de transgression, seront les bases de ce travail.
La musique qui émane naturellement de la Fraction depuis des années viendra d'elle- même, belle et surprenante.